MOdélisation – Simulation – Accidents Industriels – méthodologie Individus-Centrée
La protection des populations constitue un enjeu majeur dans la politique d’aménagement des territoires soumis à des risques technologiques et dans la gestion des crises. Il est pour cela nécessaire de connaître d’une part les dynamiques qui gouvernent ces territoires, dans leurs dynamiques lentes comme l’extension urbaine, mais également dynamique rapide comme la mobilité intra et inter urbaine. Le projet MOSAIIC s’inscrit dans cette seconde perspective puisqu’il s’agit de modéliser les flux de circulation à l’échelle de l’agglomération urbaine de Rouen et de simuler les effets de différents scénarii d’accidents industriels sur les comportements de mobilité.
Ce programme de recherche s’inscrit donc dans une problématique importante de la région normande, celle des risques technologiques. L’hypothèse de ce projet est que tout système de circulation composé d’un grand nombre d’entités mobiles en interactions mutuelles et environnementales peut évoluer à différents moments de la journée (heures de pointes) ou selon des évènements particuliers (manifestation, accident, travaux) vers un état critique. Il suffit alors d’une petite perturbation pour faire basculer le système vers une phase qui accroît considérablement la vulnérabilité des personnes : soit directement en les exposant à l’émanation de gaz toxiques, soit indirectement en ralentissant l’intervention de la sécurité civile. L’origine de cette perturbation peut être localisée (un accident de la circulation par exemple) et les effets se propagent alors de proche en proche : l’arrivée progressive de nouveaux véhicules vient allonger la perturbation dans le réseau à partir du lieu de l’accident. Mais si l’origine de la perturbation est un événement technologique ou naturel, il est fort possible qu’en plus de cet effet « d’empilement » on ait d’autres effets dus à des changements importants dans les comportements des automobilistes : fuite, modification des trajets, abandon de véhicule etc. Or les mesures de préservation des populations ne prennent pas en compte suffisamment cet aspect dynamique des populations.